Signé Couillons
L'intérêt pour la famille des Orchidées ne date bien évidemment pas d'aujourd'hui, ni même d'hier, il est vieux comme la médecine.
Curieux de connaître l'origine du nom "Couillon commun" donné autrefois à l'Orchis mâle également appelé Satyrion, quelques recherches conduisent à des ouvrages datant de 1549 et 1615 citant largement les auteurs de l'Antiquité, incontournables en matière de botanique.
Dans cet article sont reproduits, avec une police de caractères différente et de couleur jaune, deux chapitres de l'ouvrage d'un "anonyme savant et bien expert" publié en 1549 :
"Commentaires très excellents de l'histoire des plantes composée premièrement en latin par Léonhart Fuchs, médecin très renommé - et depuis nouvellement traduit en langue française par un homme savant et bien expert en la matière"
Ces deux chapitres présentent les "Orchis ou Couillons de chien", puis"Une espèce de Satyrion ayant trois racines bulbeuses, autrement nommé Orchis Sérapias". Les descriptions des espèces laissent à penser qu'il pourrait s'agir pour le premier de l'actuel genre Orchis, et pour le second du genre Ophrys. Je me permets d'entrecouper l'un de commentaires afin d'approcher un peu du contexte de ces publications, et de vous livrer l'autre sans vous interrompre dans sa lecture "savoureuse".
Plus ancienne, plus "simpliste" et colorée - planche de Satyrions ("De materia medica" - DIOSCORIDE, ou inspirée ?)
Dans cet article sont utilisées pour des montages comparatifs :
- une illustration (sur fond blanc) empruntée à ce même ouvrage,
- ainsi que 6 autres (sur fond beige) empruntées à "Histoire générale des plantes" publié plus tard en 1615 par Jacques DALECHAMPS et Jean DES MOULINS, mais d'inspiration similaire.
NB : A une représentation ancienne de la plante, ces montages associent l'un de mes clichés de l'orchidée à laquelle elle me semble pouvoir correspondre, ils ne sont donc que suppositions.
Si la dénomination "Couillon commun" désignant le seul Orchis mâle est très peu fréquemment rappelée dans les ouvrages actuels, c'est cependant avec ce même terme "Couillon" qu'on nommait autrefois bon nombre d'autres espèces d'Orchidées en français. A l'époque, ce mot, ainsi que ses équivalents également utilisés, ne qualifiait pas un individu comme il est d'usage grossier de nos jours, mais concernait tout bonnement les testicules, parties de l'anatomie reproductrice mammifère masculine. S'il n'y avait eu qu'un seul couillon, la chose serait peut-être restée dans l'ombre, mais il y en avait deux, copie de l'appareil géniteur du découvreur... et pour certaines espèces on en a trouvé trois, ajoutant peut-être à la perplexité !
Couillon de chien - Orchis pourpre ?
D’Orchis ou Couillon de chien
Les noms
Orchis ou Cynos Orchis en Grec, se dit en Latin Orchis ou Cynosorchis. En boutique (apothicaire) Testiculus canis. En Français Couillon de chien, autrement dit Satyrion. Cette herbe a été appelée Orchis parce que les racines ressemblent ni plus ni moins qu’à deux couillons de chien et pour la même raison Cynosorchis.
Profitons de cette observation judicieuse, initiale et nominative pour ouvrir une parenthèse botanique. La paire de couillons, également nommés bulbes chez les auteurs présentés, apparait bien dans l'imagerie ancienne. On la retrouve dans un ouvrage de référence actuel "Guide des orchidées de France, de Suisse et du Benelux" de Pierre DELFORGE (Delachaux et Niestlé), ainsi que son évolution décrite au fil du temps.
Cycle annuel Orchis bouffon (Anacamptis morio) - observé dans le Vercors à 850 m
Les chiffres du bandeau inférieur indiquant les mois de l'année, il apparait que le premier "couillon" sert de réserve permettant à la fois la sortie de terre et la croissance de la plante, ainsi que la fabrication du second "bulbe" destiné au même travail l'année suivante. Retenons tout de même au passage cette précision botanique : les Orchis ne sont pas des plantes à bulbes, mais à tubercules, à racines tubérisées, ou bien à rhizome.
Les espèces
Nous avons certainement reconnu qu’il y a deux sortes d’Orchis, c’est à savoir mâle et femelle. Le mâle est plus gros et plus grand que la femelle. Le mâle est de deux sortes. L’un a les feuilles larges et les fleurs blanchâtres, nous l’avons nommé Orchis latifolia. L’autre a les feuilles plus étroites et plus tachetées, les fleurs rouges. Celui-ci pour mieux distinguer les choses a été de nous appelé Orchis mas angustifolia. Pareillement la femelle est de deux sortes. L’une plus grosse et l’autre plus menue.
L'ouvrage de 1549, qui ne serait qu'une traduction complétée contemporaine parmi beaucoup d'autres du célèbre herbier de Leonhart FUCHS, en adopte la présentation et le plan sans pour autant proposer d'aussi belles illustrations.
Extrait de l'ouvrage de Leonhart FUCHS - 1542
Pour chaque "genre", sont passés en revue Les noms / Les espèces / La forme / Le lieu / Le temps / Le tempérament / Les vertus (les propriétés médicinales). On remarquera dans ces lignes des redondances, et parfois des contradictions prêtant à confusions. Sachant que les premiers travaux publiés, localisés entre Grèce et Turquie actuelles, dateraient du 4ème siècle avant Jésus Christ (-300 à -200 av. JC), sachant également que Leonhart FUCHS vivait sous d'autres climats en Bavière, considérant qu'hybridation et différences morphologiques liées aux conditions de sol et d'exposition ajoutent à la difficulté de recensement et de classement des espèces, on ne peut qu'être clément, admiratif, humble devant ces travaux d'un autre âge.
Couillon strateumatica - Orchis militaire ?
Le lieu
Il croit, à témoin DIOSCORIDE, en lieu pierreux et sablonneux. Certes en Allemagne, il vient en abondance dans les jardins, les prés et les lieux sablonneux.
Le temps
Il faut le cueillir au mois de Mai et au commencement de Juin.
Le tempérament
La plus grande des racines est chaude et humide, et semble douce à ceux qui la goûtent. La plus petite est mieux faite et tire sur chaleur et sécheresse.
La forme
Il a les feuilles au plus bas de la tige et près d’elle, couchées sur la terre, pareilles à l’Olivier, sinon qu’elles sont plus étroites, longuettes et bien polies. La tige haute de douze doigts, en laquelle sont fleurs rouges. La racine bulbeuse, longuette, double étroite en manière d’olive, l’une basse qui est plus pleine et l’autre haute qui est la plus molle et la plus ridée.
Sérapias femelle des prés, Satyrion basilicon - Orchis tacheté ?
Leonhart FUCHS, à qui l'on a dédié l'Orchis de Fuchs et la famille des Fuchsias, est né en BAVIERE en 1501 et mort en 1566. D'abord médecin et botaniste, il participe à la réforme de l'Université, fonde un jardin botanique et enseigne la médecine de l'âge de 34 ans jusqu'à sa mort.
En 1542 il publie un ouvrage intitulé "De Historia stirpium commentarii insignes" que l'on peut traduire par "Histoire des plantes commentée". Plutôt qu'un livre d'essai de classification comparative, Leonhart étant également un adepte des excursions botaniques pédagogiques, il s'agit d'un herbier considéré comme un chef d'oeuvre de l'illustration. Classées par ordre alphabétique, l'ouvrage rassemble 400 espèces locales et quelques étrangères dont certaines (citrouille, maïs, haricots, tabac) proviennent des Amériques encore très récemment découvertes. Avec son sous-titre "Adjectis earundem vivis, & ad naturae imitationem artificose expressis imaginibus" que l'on peut traduire par "apportant la même chose à la vie que ce qui est astucieusement exprimé avec des images reproduisant la nature", sont affirmés des liens entre la médecine et la botanique, entre les maux et l'aspect des plantes.
Couillon saurodes, Couillon de bouc vulgaire - Orchis bouc
En voici, toujours appliqué au "Couillon de chien", l'exemple d'un inventaire explicite :
Les vertus extraites…
… de DIOSCORIDE
On mange la racine cuite comme un bulbe ou une échalote. On dit que si les hommes mangent la plus grande des deux racines, qu’ils engendreront un mâle. Et si les femmes mangent la petite, elles feront une femelle. On dit encore que les femmes en Thessalie donnent à boire avec du lait de chèvre, pour inciter les hommes à faire le jeu d’amour et la plus petite pour l’empêcher, ainsi, l’une empêche les vertus de l’autre.
… de GALIEN
La plus grande des racines de Satyrion est pleine d’humidité superflue et fort venteuse (causant des flatulences). A cette cause, si on la boit, elle induit la paillardise. L’autre qui est moindre, incite plus à faire le jeu de l’amour qu’elle ne l’empêche ou en garde. On mange lesdites racines rôties, ni plus, ni moins que des bulbes.
… de PLINE
La racine de Satyrion enduite de farine d’Orge rôtie ou broyée seule et à part, apaise les tumeurs des parties génitales et autre vices y survenant. Avec du lait de brebis, elle fait tendre les nerfs (érection), mais avec de l’eau, elle les relâche.
Un très ancien et lointain projecteur darde toujours ses rayons antiques, éclairant le sentier des découvertes scientifiques d'une lumière plus ou moins diffuse sur l'entrée du gouffre béant et sombre des découvertes à venir. 15 ou 16 siècles plus tard, les lignes reproduites ici se référaient aussi aux connaissances, suppositions et croyances très anciennes apportées par :
- Pedanius DIOSCORIDE (Pedanios DIOSKORIDÊS) né vers 25 après J.C. dans le sud-est de l'actuelle TURQUIE et mort en 90. Médecin et botaniste, DIOSCORIDE est l'auteur de l'ouvrage "De materia medica", référence conservée, reproduite et diffusée jusqu'au XVème siècle dans tout le territoire de l'Empire romain, soit sur un large pourtour méditerranéen.
- Claude GALIEN (Claudius GALENUS) né également dans l'actuelle TURQUIE en 129 après J.C. et mort en 216. Médecin, successeur "moderne" d'Hippocrate, il est considéré comme l'un des fondateurs des principes de la médecine européenne.
- PLINE l'Ancien (Gaius Plinius Secundus) né à CÔME dans l'actuelle ITALIE en 23 après J.C.. Ecrivain naturaliste, il est l'auteur d'une monumentale encyclopédie "Naturalis historia". Curieux et savant dans de multiples domaines, sciences naturelles, astronomie, psychologie..., et même métallurgie, PLINE l'Ancien est "mort de curiosité" en approchant trop près de l'éruption du VESUVE qui ensevelit POMPEI en 79.
De plus loin encore parvient la lumière de THEOPHRASTE né en -371 avant J.C. et mort en -288, fondateur de la botanique fréquemment cité dans les ouvrages qui nous intéressent. Il serait "l'inventeur" du nom "Orchis" donné à ces herbes bulbeuses.
Couillon de fol femelle - Orchis bouffon ?
Traitant des Couillons ainsi nommés par analogie avec l'appareil reproducteur masculin, les vertus qui leur sont attribuées par l'ensemble de ces médecins-botanistes-pharmacologues célèbres touchent à la reproduction et à la sexualité (le "jeu de l'amour"), ses excès débridés ("la paillardise"), et ses conséquences ("engendrer un mâle... faire une femelle"). A ce stade de la lecture des documents, il est judicieux d'éclairer ces considérations botaniques anciennes portant sur les Orchidées-Couillons en se souvenant d'une théorie en vogue à l'époque. Théorie durable puisqu'on en retrouverait l'ébauche chez THEOPHRASTE au 4ème siècle avant J.C., et l'usage très répandu jusqu'au XVIIème siècle. Il est très probable d'ailleurs qu'il ne soit pas nécessaire de se livrer à des recherches complexes pour en trouver encore des effets de nos jours dans des ethnies isolées, ou chez des charlatans occidentaux.
La THEORIE DES SIGNATURES trouve son origine dans l'idée qu'un Être suprême, Grand ordonnateur et Créateur de tout, aurait envoyé sur terre des humains fragiles, susceptibles d'être malades ou infirmes, de se battre et de se blesser. Constatant ces souffrances, pris de remords ou bien par miséricorde, qui sait..., ce Dieu en aurait dispersé les remèdes essentiellement dans le monde végétal, mais animal également, en affublant chacun d'eux d'un trait distinctif, d'une ressemblance avec l'organe malade, d'une évocation du fonctionnement défaillant ou du sens amoindri, en quelque sorte d'un indice "signé de sa main" comme une ordonnance de médecin divin. Citons quelques exemples les plus flagrants et célèbres parmi tant d'autres :
- la graine de haricot ressemblant au rein, en soignerait les maux,
- la noix, aux cerneaux tels des hémisphères cérébraux serait favorable au fonctionnement du cerveau,
- la luciole ou ver luisant, animal "éclairé", est entrée dans la composition des collyres,
- toujours très répandu de nos jours, mais également controversé, est l'usage du Millepertuis dont les fleurs à l'aspect solaire redonneraient le moral aux dépressifs légers et passagers. En quelque sorte, du soleil en gélules pour supporter le sombre hiver et débuter l'année d'un bon pied !...
Après avoir attribué aux Couillons des vertus sur la reproduction à partir de leur ressemblance avec les testicules, on leur trouve également l'aspect de tumeurs, verrues et furoncles. On constate que l'un flétrit semblant pourrir et se vider comme diarrhée, alors que l'autre croit en pleine santé, sain et vigoureux... Place donc à un Satyrion et ses indications.
D’une espèce de Satyrion ayant trois racines bulbeuses, autrement nommé Orchis Sérapias
Les noms
Orchis Sérapias ou Triorchis en Grec se dit en Latin Orchis ou Testiculus Serapias. En Français, Triple couillon de chien, ou Satyrion ayant trois racines bulbeuses. Il a été nommé Sérapias par un médecin nommé André en raison de plusieurs utilités qui sont en lui, ainsi que le raconte DIOSCORIDE. Les autres disent qu’il a eu ce nom de Sérapis, dieu des Alexandrins, pour la grande paillardise et déhontée luxure qu’on adorait au lieu dit « Canopou », là où il était par singulière religion très prisé et adoré, ainsi que raconte Strabo au 17ème livre de la Géographie. De même, on l’a nommé Triorchis pour ce que non seulement il a deux racines mais trois faites en manière de couillons. Et par ces trois racines, il est aisé de le séparer de toutes autres espèces d’Orchis ou de Satyrion.
Les espèces
La chose montre assez évidemment qu’il y a deux espèces d’Orchis Serapias ou de Triorchis et combien qu’elles ne sont en rien, ou bien peu différentes en leurs racines, néanmoins, elles sont fort différentes en leurs fleurs. Car l’un qu’on a appelé le mâle a les fleurs rouges et quelque peu blanchâtres. L’autre qui est la femelle, a les fleurs de différentes couleurs, à savoir rouge, blanc, vert et noirâtre et en bas elles ressemblent quasi à une mouche ou une guêpe.
Triple couillon de chien femelle - Ophrys bourdon ?
La forme
Il a des feuilles pareilles à celle du poireau, longues, larges, grasses et recourbées selon les cavités des ailes. Les tiges de douze doigts de long, les fleurs rougeâtres et la racine semblable à petits couillons.
Le lieu
Il vient dans les prés et les champs.
Le temps
Cette espèce d’Orchis apparaît à la fin du mois de May et au commencement de Juin, mais au-delà, on ne la trouve plus.
Le tempérament
Il sèche plus que au premier degré.
Des vertus extraites…
… de DIOSCORIDE
La racine possède la puissance de résoudre apostèmes (verrues, furoncles) et tumeurs. Elle purge les ulcères, repousse l’herpès, dégâte les fistules et apaise toutes inflammations. Bien séchée, elle guérit les ulcères chroniques, les ulcères de bouche purulents et malins. Elle arrête le ventre (diarrhée) si on la boit avec du vin. Tout ce qui se dit de Cynosorchis peut pareillement être dit de l’herbe présente.
… de GALIEN
L’herbe appelée Orchis Serapias n’a pas sa pareille pour inciter au jeu de l’amour. Il est vrai aussi qu’elle refoule les tumeurs œdémateuses, qu’elle purge les ulcères ordinaires et vilains et qu’elle guérit tous les herpès. Celle-ci séchée, sèche davantage de sorte qu’elle guérit les ulcères pourris et rebelles. Elle a en elle des vertus astringentes et pourtant, si on la boit avec du vin, elle arrête le ventre (diarrhée).
… de PLINE
Les racines d’Orchis Serapias guérissent les ulcères de bouche, elles arrêtent le ventre (diarrhée) et les toux catarrheuses tombant sur le thorax ou la poitrine.
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Triorchis sérapias - Ophrys mouche ?
Depuis belle lurette, on a donc consommé des Orchidées, plus précisément leurs racines et tubercules pour des vertus bien plus supposées que scientifiquement établies.
Si vous êtes tentés par la découverte de leurs saveurs ou bien par l'expérience de ces indications anciennes, on se délecte encore aujourd'hui des racines des Orchidées qu'on a nommées "Couillons de renard". Pour ça, il faut vous rendre en terrasse en TURQUIE puis commander :
- soit un "salep" et il vous sera servi une boisson chaude composée de farine de bulbes d'Orchidée, de lait et de cannelle. Mais, l'orientation phytothérapie de la pharmacologie ayant progressé, ce sont des propriétés contre le rhume et les maux de gorge qui lui seraient maintenant attribuées. Peut-être considère-t-on que ces tubercules ont également la forme... de têtes bien enrhumées !?
- soit une "salepi dondurma", autrement nommée "Fox testicle ice cream" et vous aurez droit à un cornet de glace aux Couillons de renard dont les effets ne sont par contre pas décrits. Probablement sert-on aussi cette glace aux enfants !?
Laissons le mot de la fin au deuxième ouvrage évoqué, "Histoire générale des plantes" publié plus tard en 1615 par Jacques DALECHAMPS et Jean DES MOULINS :
"... Dodon* dit que les Apothicaires d'aujourd'hui mêlent indifféremment les bulbes de tous les couillons dans leurs compositions qui servent pour provoquer à luxure ; toutefois, les bulbes du Couillon de bouc sont les meilleurs à cet effet..."
Le Couillon de bouc, c'est lui !... à bon entendeur, salut !
* DODON : Rembert DODOENS, médecin botaniste belge (1517 - 1585)
© F6
3 août 2016
NB : En cliquant sur chaque photo celle-ci s'ouvre bien plus nette dans une nouvelle fenêtre, c'est plus chouette à contempler. En bas à gauche deux flèches permettent de faire défiler toutes les illustrations de la publication.
Pour les curieux qui souhaiteraient voir à quoi ressemble une page de l'ouvrage de 1549 :