TDF 7 - De Cagnes sur Mer à Arles, variante sud
Lundi 14 juillet 2008 - (CAGNES - VENCE - TOURETTE SUR LOUP - LE BAR SUR LOUP // 32 km) départ du Green Park à 10h30, petite étape repos, Provence des villes chics, bain de foule à Vence à 12 heures. Je m'arrête à l'Office du Tourisme pour compléter mon carnet de route et faire apposer le cachet sur la carte contrôle officielle adressée au responsable de l'US Métro. Je prends dorénavant l'habitude de faire halte dans de tels services à chaque nouveau département, on trouve ici la liste précieuse au randonneur, des campings et gîtes. "Chat échaudé …"
Arrivé à 14 heures 45 au camping des Gorges du Loup à LE BAR SUR LOUP après 32 km. Une longue après-midi s'offre à moi dans cet endroit accueillant. Des terrasses tout comme hier soir, des oliviers, peu de campeurs français les hollandais sont ici largement majoritaires aux côtés de quelques anglais. L'accueil est chaleureux on joue au scrabble, et quand je demande un endroit pour m'asseoir on me propose le bar de la piscine ou bien le mobile home dédié à la télévision, à la bibliothèque, et aux jeux de société. Les installations sanitaires sont soignées, l'ensemble est familial, quelques enfants jouent et s'interpellent, nombre de tentes sont vides leurs occupants partis en excursion.
Douche, lessive, sieste, bref passage à la salle télé où l'on assiste à l'arrivée d'étape du Tour de France ; je préfère m'installer au bar de la piscine pour un "briefing en solitaire" devant la carte routière. L’éventualité d'emprunter la variante sud à l'intérieur des terres plutôt que la côte, devient choix définitif aujourd'hui validé par les mauvais moments passés hier dans la circulation routière de Nice et Cagnes.
Promenade découverte de ce charmant village provençal escarpé, recroquevillé au sommet de sa colline autour de l'église. J'assiste au rassemblement des notables locaux devant la mairie pour la cérémonie du 14 juillet. Pas habituel à 18 heures.
A la recherche d'un restaurant, c'est l'école que je découvre transformée en un tel établissement : du jamais vu, il faudra bien un jour que je mette à exécution ce vieux projet de rassembler photos et histoires d'écoles étonnantes. Celle de Le Bar sur Loup y trouverait tout naturellement sa place.
La représentation d’une écolière pulpeuse jupe retroussée, suffira à me faire choisir le seul autre restaurant ouvert ce 14 juillet. Déguster un aïoli pour comparer avec celui que je cuisine me fait envie depuis l’entrée en Provence. Déçu, je devrai me contenter d'un steak de saumon sec, accompagné de riz insipide et d'une tomate provençale tout droit arrivée de Belgique.
Consolation, je mange en terrasse, face à la route des Gorges du Loup que j'emprunterai demain. La nuit résonne des tirs de feux d'artifices qui ne parviennent pas à compromettre mon sommeil ; mes voisins sont calmes ou absents et rentrent silencieusement.
Mardi 15 juillet 2008 - (LE BAR SUR LOUP - GREOLIERES - LE LOGIS DU PIN - COMPS SUR ARTUBY - CHATEAUDOUBLE - AMPUS - TOURTOUR - VILLECROZE - SALERNES // 117 km) Départ à 6 heures 10 - Etape plus cassante que prévu, relief toujours montagneux bien après GREOLIERES, première station de sport d'hiver.
C'est une tout autre Provence que celle d'hier hui, ressemblant aux massifs de la Sainte Baume et de la Sainte Victoire parfois aperçus au loin, calcaire, ombragée et verdoyante dans les vallées, plus aride sur les plateaux, grands domaines de chasse, paysages à couper le souffle.
Cette route reste près de 45 km entre 900 et 1120 m d'altitude jusqu'à COMPS SUR ARTUBY, la douceur des températures y a donné rendez-vous au soleil pour une belle journée.
Puis la perte d'altitude à partir du camp militaire de Canjuers rend la chaleur peu à peu écrasante. Ecrasante au point de faire halte près d'OLVES au carrefour menant au lac de Sainte Croix occupé par les étals de confitures, huile d'olive, fromages, fruits et légumes. La productrice à l'ombre de chênes verts, de parasols et d'un chapeau de paille, doit être connue si j'en juge aux rares automobiles qui font toutes halte ici. J'achète un melon pour ce soir et des pêches plates pour maintenant, délicieuse découverte.
J'arrive à SALERNES à 15h20 au complexe touristique municipal " les Arnauds " au bord de la rivière ; gîtes, locations, camping, une bonne adresse aux tarifs raisonnables. Salernes, c'est le pays de la céramique ; terre et ocres proches obligent.
Arriver tôt dans l'après midi, c'est avoir le temps de faire un peu autre chose que du vélo, pas suffisamment pour des visites culturelles de musées, mais assez pour un tour en ville, un rafraîchissement en terrasse, quelques échanges avec de nouveaux voisins d'un soir.
Mercredi 16 juillet 2008 - (SALERNES - TAVERNES - RIANS - JOUQUES - PEYROLLES EN PROVENCE - LA ROQUE D'ANTHERON - EYGUIERES - MOURIES - ARLES // 167 km) Départ 5 heures 45, gilet réfléchissant et éclairage, je pars en simple maillot sans manches tant la température est douce.
Peu après mon départ, le lever du soleil m'offre une palette de couleur passant très vite du pâle laiteux froid aux teintes multiples flamboyantes les plus chaudes. L'occasion est ainsi donnée d'essayer quelques fonctions peu utilisées du petit appareil photo.
L’itinéraire est en descente vers les rives de la Durance, les routes sont de plus en plus fréquentées. Je ne suis pas séduit par le site de l'abbaye de Silvacane dont j'ai un moment envisagé la visite pour compléter le "triptyque" Thoronet, Sénanques, Silvacane. Ici il faut payer pour stationner, et tout semble très monnayé. Crochet par La Roque d'Anthéron qui s'apprête à accueillir le festival de piano ; l'ambiance est déjà là, de belles voitures stationnent devant les hôtels charmants, on se désaltère en terrasse, je me sens aujourd’hui bien plus randonneur décalé que musicien passionné pour faire halte.
Les Alpilles que je découvre aujourd’hui sont bordées d’immenses oliveraies soulignant le massif jailli de la plaine de la Crau. Me renseignant sur les campings dès Mouriès, on me déconseille ce secteur des Alpilles et Maussane trop chic depuis que les vedettes du cinéma et du showbiz séjournent ici dans leurs propriétés. J'hésite entre Fontvielle et son moulin de Daudet et Arles.
Ce sera ARLES à 17 heures, sans doute pas le meilleur choix : le camping est en périphérie commerciale, les moustiques sont agressifs et les sanitaires sommaires, les commerces sont fermés quand je ressors de la douche / lessive. Je prends mon repas chez l'américain climatisé marchand de mangeaille standardisée.
Dodo tôt.
F6 - septenbre 2009