Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
En balade, né au vent
23 décembre 2013

TDF 6 - Adieu aux Alpes, cap à l'ouest

Parti depuis 8 jours, roulés 205 km de Jura auxquels s'ajoutent 616 km d'Alpes, je quitte à regret la montagne.

Traverser Nice puis Cagnes, séjourner au Green Park c'est un peu revenir dans l'univers trépidant dont on s'était très vite débarrassé. Ce camping, et de nombreux autres aujourd'hui, propose un monde clos aux touristes qui le veulent bien. Déambuler entre mobil home, piscine, bar, terrain de boules, supérette, et sanitaires, participer aux animations proposées autour de la piscine peut suffire à occuper les journées. Tout est ici organisé pour vendre bien plus que le petit lopin de terrain et les quelques litres d'eau dont j'ai besoin. C'est un village nonchalant et nombriliste où ce qui importe est de consommer. Les quelques emplacements encore destinés aux tentes sont en terrasses les plus escarpées. En dessous de celui que j'occupe règnent deux jeunes hommes. Tente entourée d'emballages, de déchets et de canettes de bière, leur téléphone crachouille ce qui pourrait peut-être être de la musique. Lascivement installés dans leurs fauteuils de camping, ils fument, guettent le moindre geste, commentent, s'esclaffent grassement, matent la terrasse inférieure où ils ont vue plongeante sur les poitrines de trois jeunes aguicheuses elles aussi encerclées de reliefs de pique nique et de bouteilles vides. (NDLR ! depuis 2009 on fait des émissions télévisées de ça, ou presque)

Les sanitaires, c'est le domaine des plus jeunes : entre les courses poursuites arrosées des petits et les palabres sur fond de maquillage, de confidences amoureuses et de chassés-croisés des préados, il est difficile de se sentir bien et en sécurité sous la douche. On n'y est pas à l'abri d'une intrusion tonitruante d'ado(s) désespéré(s), ou bien d'un jet de papier hygiénique humide. Je salue compatissant les personnels d'entretien qui n'ont ici qu'à taire leur humeur et récurer en silence. Le plus déplacé, décalé, dans cet univers clos, c'est bien le cyclo couleur écrevisse qui demain s'enfuira.

Demain, preuve du virage à l'ouest de ce Tour de France, c'est la carte contrôle obligatoirement adressée de VENCE à l'organisateur.

Je projette une petite journée : lessive, étude de cartes et choix d'itinéraire, côte, ou variante sud de la Provence verte ?

A l'opposé de cette vie touristique des campings " bandits manchots " : cadeau à la montagne ces quelques lignes illustrées rédigées après le séjour auto-organisé de 5 cyclos heureux en Beaufortin en 2002.

F6 - septembre 2009

V Glaciers 1

Viabilité incertaine
 
Chapelle apaisée au cœur de la vallée perchée,

cathédrale esseulée des fidèles émerveillés.

Quand du loin les marcheurs t'aperçoivent,

ils savent alors que leur retour approche.

A leur vue, tu t'offres comme un signal.

 

Pour ceux qui montent, tu te caches, tu te dérobes,

mais ils devinent que tu ne peux qu'être majesté :

tout l'annonce.

 

C'est d'abord la pente de la route qui se fait grave et droite.

Si tu ne poses pas pied à terre,

pèse de tout ton poids sur les pédales,

certain qu'il y a là haut quelque chose à mériter.

 

Pour te distraire, ces plantes qu'on s'est mis à protéger,

se redressent à ton passage.

Jadis Lis martagon, Orchis vanillée,

aujourd'hui insolent et effrontée.

 

Si du silence jaillissent des sifflements,

ne cherche pas le moqueur,

mais l'alerte marmotte

fuyant ton approche.

 

Dans ton écrin d'émeraude et de glace,

tu te découvres enfin,

chapelle apaisée, terme inespéré

du cœur de la Ville des Glaciers.

V Glaciers 3 comp doc

F6 - janvier 2003

photo de juillet 2002

Les Chapieux - la Ville des Glaciers (route à viabilité incertaine) 

Publicité
Publicité
Commentaires
F
MESSAGE DE MARCEL<br /> <br /> Bonjour Francis,<br /> <br /> Je viens de retraverser les Alpes grâce à ton tour de la France en cyclo-randonneuse. Un régal grâce à ta description des points importants selon toi, à l'humour que tu glisses dans certains de tes propos et à tes photos.<br /> <br /> La cime de la Bonette, rebaptisée depuis "col de la Bonette" à 2715 m, alors qu'initialement son altitude est à 2802 m et les cols de Restefond, qui entre le faux à 2656 m et les deux autres répertoriés de 2680m puis le ''vrai " à 2715m, (informations internet ) sont autant d'indications pour vendre les bornes en plâtre qui veulent en marquer notre passage !!!!<br /> <br /> J'ai fait un arrêt sur la Bonette car je l'ai grimpée à plusieurs reprises. Notamment une fois dans le cadre des trois cols. Randonnée organisée sur la journée par Barcelonnette et au cours de laquelle il fallait "se payer", l'Arche, la Lombarde côté italien... et la cime de la Bonette puis rejoindre Barcelo'.<br /> <br /> Grands moments de souvenirs cyclo avec ma 650 Valéro que j'ai toujours... et dans sa couleur d'origine depuis 1985. Construite sur mesure, avec son armada de sacoches, dynamo d'éclairage sous la boite de pédalier, elle est ma Rolls à moi. Elle reste la monture de mes plus beaux déplacements et avec laquelle j'ai scellé mes plus beaux souvenirs. A la fois sportifs, ( pardon pour le manque de modestie), mais surtout de partage avec des cyclos de l'Europe entière et d'Ailleurs.<br /> <br /> Je te renouvelle à Toi et aux Tiens, mes souhaits de bonnes fêtes.
En balade, né au vent
Publicité
"Mais en maniant la hache et le passe-partout, j'ai laissé vagabonder mon âme dans l'espace chaud et parfumé, et elle est revenue riche d'une récolte inestimable."
Henri VINCENOT
En balade, né au vent
  • Nez au vent, l'oreille en coin, les yeux curieux, en balade à vélo, à pied, ici et là. Mise en mots, illustrations : F6. Quelques emprunts autorisés, signalés par un lien vers leurs origines. On peut aussi emprunter, en demandant, c'est plus poli.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Archives
Publicité