Histoires d'eaux (03/03/2012)
Ces vacances dans le Cantal auront été ensoleillées totalement, sportives tant que possible, familiales d'un bout à l'autre, culturelles mais pas trop, gastronomiques juste ce qu'il faut. En deux mots, de TRES BONNES vacances.
Au PUY MARY nous avons vu naître la PETITE RHUE, nous en avons embrassé le cours depuis le col et les crêtes, contemplé les chutes, nous l'avons suivie de village en village...
Aujourd'hui, dernier jour de vacances, juste pour savoir ce qu'il advient de l'eau de la PETITE RHUE et nous rapprocher du grand axe routier, nous ferons halte à BORT LES ORGUES. C'est ici que se rejoignent les eaux issues du flanc sud du MASSIF DU SANCY avec de nombreux lacs de retenues, et celles du flanc nord du VOLCAN CANTALIEN aux multiples cours d'eau.
Turbinée une première fois à la centrale de COINDRE, l'eau de la PETITE RHUE sera ensuite retenue par le barrage de VAUSSERE dans les gorges de la RHUE.
Du barrage de VAUSSERE, deux choix s'offrent à cette eau :
- continuer son cours naturel jusqu'à BORT, si le barrage est d'accord,
- partir en conduite forcée se faire à nouveau turbiner en amont du barrage juste au dessus de BORT.
Sur le barrage de BORT LES ORGUES, le très bas niveau du lac de retenue nous permet de retrouver l'eau de "notre" PETITE RHUE sortant de l'usine après son passage forcé en conduite. Le bas niveau constaté aujourd'hui se comblera probablement petit à petit pour accueillir plaisanciers et baigneurs cet été. Il reste de la neige à fondre, il en retombera sans doute encore !
De l'autre côté du barrage le gigantesque "toboggan" évacuateur de crue pointe de sa gueule inquiétante l'entrée de BORT LES ORGUES. Ces ouvrages sont toujours inquiétants, mais bénéfiques à l'économie locale quelques décennies au moins, tant que la concurrence ne met pas à bas ses adversaires. A BORT, on a vu mouliner la soie, former des chapeaux, confectionner des vêtements ; il ne reste que le cuir pour avoir la peau assez dure et continuer de se faire tanner et maroquiner ici.
BORT tire sa réputation des ORGUES, coulée basaltique venue du volcan cantalien. La toute première fois que je les ai vus, c'était à bicyclette au lever du jour depuis le Col de la Besseyre à 20 km à vol d'oiseau ; impressionnants ! Impressionnants, ils le sont aussi depuis la vallée mais de près, si les colonnes verticales se distinguent parfaitement, elles semblent "usées".
Titouan, notre dernier neveu, a tout de même trouvé une tête d'orgue pour nous faire "EL CORCOVADO" de BORT.
La DORDOGNE, née du flanc nord du PUY DE SANCY s'orientera ensuite au sud contournant les massifs du SANCY et du CANTAL par l'ouest. Le barrage de BORT LES ORGUES construit entre 1942 et 1951, est le premier des 4 grands ouvrages (Bort, Marrèges, Aigle et Chastang) du cours montagneux du fleuve, et le seul fermant un grand lac. Mais pour offrir électricité, force motrice régulée, pour accueillir nautisme et loisirs touristiques, il aura fallu inonder 3 villages : PORT-DIEU, MIALET et SINGLES.
Aujourd'hui sur une presqu'île, autrefois dominant d'une centaine de mètres le fond de la vallée de la DORDOGNE, le CHÂTEAU DE VAL du XVème siècle, avec son allure féérique offre l'occasion de bien des affiches, cartes postales et photos de famille. C'est à une révision de la hauteur initialement envisagée du barrage, que l'on doit de pouvoir encore admirer ce château.
C'est à la fin des vacances scolaires que Titouan doit de ne pas avoir été rattrapé par la pieuvre aux cent pattes sortie des fondations du château.
F6 - mars 2012