TDF 1 - 2 jours de Jura

Dimanche 6 juillet 2008 - Marie Claire m'emmène en automobile à MORTEAU. Casse croûte, équipement pluie de rigueur, départ 11h45. Dans moins de 60 jours j'arriverai ici, si tout va bien.

Mouillé, séché, mouillé, ... le long du Doubs. Dans le défilé d'Entreroche 5 minutes de causette avec un motard néerlandais remontant de Barcelone abrité sous un pan de roche : première rencontre sympathique. PONTARLIER, puis surtout le Lac de SAINT POINT ravivent des souvenirs ; prairies, foins, forêts, comté de mes vacances d'enfant, camping et canoë, baignade avec nos fils et les amis du Nord rencontrés ici. Evelyne décédée à 56 ans il y a peu ...

Ciel orageux, j'arrive à peu près sec à MOUTHE  à 16 heures sous une luminosité crépusculaire. Pousser jusqu'aux ROUSSES pour trouver le camping, ou bien rester prudent et ne pas laisser passer le Chalet de la source du Doubs, gîte d'étape sur la Grande Traversée du Jura ?

70 km pour une première étape d'une demi-journée, c'est déjà une bonne entrée en matière. Ce soir, ce sera chambre douillette et repas franc-comtois en compagnie des deux dames qui m'ont doublé tout à l'heure. La discussion va bon train à table où se joint à nous un couple franco / néerlandais. 6 convives pour un repas des plus agréable ; la conversation roule autour de la randonnée et du tourisme. Les dames voyagent "léger" à bicyclette, "brosse à dents et carte bleue". Elles ont tout de même dû faire l'achat de capes de pluie dès le départ de leur randonnée ! L'une est médecin à Grenoble et me propose un hébergement dans l'Ubaye pour plus tard ; c'est elle qui a conçu leur itinérance autour du Doubs. Toutes deux savent lire une carte et dégoter les belles petites routes.

Lundi 7 juillet - Départ un peu avant 7 heures, les orages ont grondé toute la nuit, il se pourrait bien qu'il en tombe encore ... Faux, le ciel est bien noir, mais s’éclaircit petit à petit. Route de montagne du Jura effleurant la Suisse à CHAPELLE DES BOIS, quelles belles piles de bois. Je passe devant l'entreprise Girod, en la remerciant car c'est elle qui fabrique la plupart des panneaux routiers que je vais lire assidûment  durant ce voyage.

Devant cette stèle près des ROUSSES je reste un moment sidéré par la naïveté humaine sur fond de barbarie guerrière : "heureux ceux qui meurent de la main des hommes avec l'espérance d'être ressuscités en dieu".

Longue descente dans la vallée de la Valserine, BELLEGARDE et ces grandes routes de l'Ain sont toujours aussi agressives à l'égard des vélos. La chaleur est étouffante autour de SAINT JULIEN EN GENEVOIS, et pas de camping en vue. C'est en consultant un annuaire à la poste que je vais trouver celui de PRESILLY. Il était temps,  après 135 km, je suis à peine aimable (autant dire pas du tout) avec les gentilles dames qui m'accueillent et veulent me faire causer alors que je suis éreinté, desséché, sale, saoulé de dépassements de poids lourds, et affamé. Première nuit en camping, je respire. Demain, premiers kilomètres dans les Alpes, comment allons-nous grimper les grands cols, mon vélo, son chargement et moi ?

F6 - septembre 2009