Carte postale Cévenole
Parti quelques jours pour une première découverte des Cévennes, je profite de cette journée sèche mais grise et ventée pour une balade à bicyclette. La pluie et les orages sont annoncés pour les jours prochains, j'aviserai alors.
Les Cévennes méritent le pluriel tant les paysages y sont très différents du Mont Lozère aux Causses, en passant par l'Aigoual et la garrigue. Je suis ici dans la communauté de communes Cévennes-Garrigue à SAINT HIPPOLYTE DU FORT dans celle des vallées cévenoles du versant méditerranéen creusées par l'Hérault, les Gardons, la Cèze, le coléreux Vidourle et leurs multitudes d'affluents. Le joli nom de Salendrinque lu sur la carte routière attise ma curiosité, ce sera pour un autre jour. Bon nombre de petits cours d’eau ruissèlent anonymes. Trois vrais cols passés dans la journée en 60 km, et combien de ponts ?
Je ne saurais dire tant ils sont nombreux, solides, entretenus, semblant disproportionnés eu égard au filet d'eau qui coule aujourd'hui, mais demain après un gros orage... ?
Les petites routes blanches bordées de vert se tortillant comme chaînes jetées sur la carte m'attirent et dictent mon itinéraire :
Saint Hippolyte du Fort - Col du Rédarès - Lassalle - Colognac - Col de Bantarde - La Rouvière - Bouras - Saint Roman de Codières - Sounalou - Col du Lac (ou de Cézas) - La Cadière et Cambo - Saint Hippolyte du Fort
Bizarrement, alors que nous sommes dans le sud et à des altitudes modestes entre 300 et 700 mètres, la végétation semble en retard.
Madame déjà parée de ses plus belles couleurs s'impatiente sur le pas de la porte, tandis que Monsieur...
... à peine réveillé, étire ses bras et passe la tête à la fenêtre. Les enfants turbulents...
... courent déjà sur les murs.
Cette partie des Cévennes serait la plus peuplée. Il est vrai que les villages sont nombreux et que chaque virage sur une crête, un flanc de montagne découvre un habitat dispersé de grosses propriétés dont la boîte aux lettres est à plusieurs centaines de mètres de la maison.
Pas de grandes parcelles, mais des jardins et des champs en terrasses jamais bien loin d'un ruisselet. Dans certains endroits, l'une des terrasses est occupée par un réservoir artificiel alimenté par une source. A midi le berger et son chien se rapprochent le troupeau du village de Bouras, probablement pour un repas chaud mitonné si j'en juge par le savoureux fumet qui se répend lascif autour des bâtisses.
La carte routière propose, outre ces petites routes blanches ou jaunes bordées de vert, ces passages pointillés de rouge "... difficile ou dangereux" au dessus de Sumène par exemple, au menu de cette escapade. A bicyclette, il est facile de faire demi-tour ou de mettre pied à terre pour enjamber un éboulis.
Ici sur la D 317, entre Sounalou et Cézas, la route est bonne, mais feu de d... qu'elle est raide, et avec ce vent de face qui force à l'approche du col. Purée..., que j'en bave !
La descente sera aussi belle et boisée que la montée est raide et pelée, qui plus est, récompensée d'une majestueuse Asphodèle.
Le châtaignier a "tout" apporté autrefois aux hommes et aux animaux ici en Cévennes. Il connaît aujourd'hui un regain d'intérêt louable et tente de reprendre la place que lui avait ravi le mûrier.
Cultivé également en terrasse au dessus de LASSALE, le castanéiculteur veille à ses récoltes...
... si bien, que même les fruits hésitent à tomber tant que le propriétaire n'est pas passé !
- Poussez-vous d'là, qu'on s'y mette !
- ça vient, ça vient, ce n'est pas encore le jour, ni l'heure !
En cas de très mauvais temps demain, je prends le...
et je vais visiter un musée ou bien une grotte.
(les cigalois et les cigaloises sont les habitants de Saint Hippolyte du Fort !?)
F6 - 28 avril 2012