A'rvi pâ
Sans doute aurait-ce été trop exigeant ou impoli que de demander plus encore pour la dernière balade de ce long séjour. Mais, un peu plus de soleil n'aurait pas fait plaisir qu'à moi..., un piolet m'aurait été bien utile...
Cette balade, pour être franc, vous l'avez déjà faite. C'était le 26 septembre pour moi, le 27 pour vous, et nous y avions déjà remarqué :
Cette ballade accessible au grand public hors saison enneigée, moyennant tout de même de sérieuses précautions avec de jeunes enfants, se déroule pas après pas exclusivement dans le Parc National de la Vanoise. Mieux même, elle se situe dans le secteur dit "coeur de parc" le plus protégé, celui où l'on ne trouve pas d'habitants permanents, où certaines activités sont interdites et d'autres très réglementées.
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alors, comme vous connaissez le chemin, je vous laisse passer devant et découvrir pas à pas les dernières nouvelles de l'avancée de l'hiver au PRARIOND. Mais, pas de bousculade s'il vous plait, silence dans les rangs, ici nous ne sommes que de passage, tolérés sous conditions, il ne faut pas déranger, en plus, ça glisse !
La neige descend des sommets et le gel gagne plus avant VAL D'ISERE dont les nuits connaissent les premières températures négatives. Les GORGES DE MALPASSET encore tout à fait praticables "sans les mains", ne le seront plus dans quelques semaines, ou qui sait, demain. La neige et la pente en interdiront très prochaînement le passage, et l'accès au grand cirque des sommets du plan du Prariond ne pourra plus se faire qu'à skis ou à raquettes, par les hauts cols.
Passé le REFUGE DU PRARIOND, nous prendrons la direction du COL DE LA GALISE, du sommet du GRAND COCOR, et du COL DE LA LOSE comme la dernière fois. Parti trop tard en toute fin de matinée, j'avais alors manqué le rendez-vous.
Le REFUGE DU PRARIOND, muré dans le froid, le silence et la solitude attend patiemment. Lui, n'en revient toujours pas de la beauté du cirque glaciaire où montagnards italiens et français l'ont planté. Le refuge attend généreusement un groupe, quelques amis, un solitaire qui viendraient le distraire de sa contemplation, lui redonner vie, un peu de chaleur le temps d'une étape dans leur randonnée enneigée. Juste au dessus, sur la couche de pâte gris-noir boueuse qui recouvre le sentier, la pente redressée et le gel rendent les foulées incertaines. Les traces sont là, des deux onglons de sabots dans la boue, si près du refuge, des déjections sur la neige et par endroits, de fortes odeurs d'urine.
Chuuuut...
sortons du sentier sans gestes brusques...
... notre rendez-vous est là, déjà là. Regardez ! Il descend tranquillement du bourrelet de terre surplombant le RUISSEAU DU NIOLET !
... notre rendez-vous est là, déjà là à 200 mètres environ !
Il est probable que l'animal nous ait vu bien avant, mais confiant, il continue à brouter.
Juste un regard interrogatif...
... insistant tout de même pour s'assurer de notre calme.
Ici en VANOISE pas de chasse ; il le sait bien. Des marcheurs, il en a vu passer cet été, de très colorés et plus bruyants, et puis... ce n'est pas son premier été...
L'animal avance un peu, broutant par-ci par-là, gardant tout de même quelques 50 mètres de distance de sécurité. On a beau se connaître, nous n'avons pas gardé les vaches ensemble !
Sûr et confiant dans sa détente en cas de besoin, le chamois solitaire nous promène de touffe d'herbe en touffe d'herbe, remontant dans la pente en direction des roches de la GALISE et de la neige.
Mais regardez bien là, tout en bas ! Combien sont-ils ? Quatre, cinq, six ? Une famille ? Sa famille ?
Trop loin !
Poursuivons notre ascension vers les cols par les ROCHERS DE LA LOSE.
Pas de doute, nous voici encore observés de haut et depuis très longtemps. La paire de longues cornes en V recourbées signale le mâle bouquetin dans sa position de sentinelle semblant assoupie.
Nous n'aurons pas ménagé nos efforts car la dernière fois il y a dix ans, c'était déjà ici vers 2800 mètres d'altitude, qu'avec mon fils aîné nous avions déambulé impressionnés au milieu d'une harde de bouquetins. Le parc national italien du GRAN PARADISO est là, juste là derrière les sommets. Mais, le souvenir ancien, l'invitation et la motivation du jour n'y suffiront pas. Le sentier trop escarpé est complètement recouvert de 20 centimètres d'une neige déjà ancienne ; les mains ne serviraient à rien, et les bâtons de marche sont bien trop légers. Faudra-t-il s'équiper d'un piolet pour tailler des marches une prochaine fois... ?
Notons bien l'adresse, les bouquetins sont là, un peu plus haut à gauche, sous les cols.
Cet article sera le dernier du séjour ; peut-être entonnerons-nous encore ensemble "Que la montagne est belle"..., avant d'y retourner ?
© F6
28 octobre 2015 (balade du 12/10/2015)
NB : en cliquant sur chaque photo celle-ci s'ouvre bien plus nette dans une nouvelle fenêtre, c'est plus chouette à contempler. En bas à gauche deux flèches permettent de faire défiler toutes les illustrations de la publication. Sous la photo vous trouverez, mais ça pésente peu d'intérêt, le nom que j'ai attribué au fichier (n° d'ordre - jour - mois - sujet).