"Chez moi", un mois (3/5) Poupoupoules
A ma première question, Berny avait répondu :
- Je les compte pu, c'est pas possible, ou alors quand elles sont toutes perchées le soir dans le poulailler, et même là, c'est pas facile !
Visite au poulailler vers 18h, encore en pleine activité !
Je confirme : impossible à compter. Il en accourt de partout en caquetant dès que tu approches de l'enclos. Elles se volent dans les plumes, te montent sur les chaussures, ça grouille et il y en a encore là-bas au loin, solitaires ou très occupées qui préfèrent la tranquillité de leur coin d'herbe verte à la "bousculade du supermarché à l'ouverture un jour de soldes sous les caméras de M6".
Au départ, il y en avait 24. Mais un rapace en a volé une, puis deux en août dernier. Berny et Fany en ont mangé une récemment, une grosse rousse à chair.
Donc théoriquement, le jour où je parviendrai à les compter, je devrais arriver à 21 !?... à moins que le rapace ?
Depuis "ma" terrasse
A ma seconde question, Berny avait répondu :
- Les coucher "comme les poules" ! Tu rigoles, celles-ci tu les feras pas rentrer de bonne heure, c'est pas une maison de retraite ici !
Je confirme : les poupoupoules à Berny et Fany sont dehors jusqu'aux dernières lueurs du jour. Qu'elles soient poules noires les plus nombreuses, qu'elles soient poules rousses il me semble qu'il y en a deux, ou bien qu'elle soit poule grise la plus grosse, les poupoupoules de montagne ne sont pas pressées de rentrer.
- Ben quoi, c'est si beau dehors !
Fini les questions idiotes, je laisse Berny expliquer les soins quotidiens, les trucs et les ficelles, les trappes et les chevilles, la ligne Maginot...
L'était une p'tite Poule noire,... Poule grise,... Poule rousse qu'allait pondre... (NB - au delà de la ligne Maginot, le grillage, là où c'est vert, c'est encore chez elles !)
Le premier soir sur le coup des 20h15, 20h30 comme a dit Berny, j'ai essayé de les compter à la lampe de poche : pas moyen, il y en a en partout dans tous les sens, ça bouge encore, ça se monte dessus ; mais elles ne vont pas dormir l'une sur l'autre quand même !?
Alors je me suis dit qu'au matin, une par une par la trappe de sortie, ce serait plus facile : 1, 2, 3,... pas moyen non plus, j'ai failli me faire renverser. Pire qu'un exercice d'évacuation de car scolaire sans le principal du collège à la sortie du bus !
Euh... peut-être que 8h15 c'est un peu tard, pressées qu'elles sont de rattraper le cours du jour...
Nan mais... poussez pas !
Une fois toutes sorties en guère plus de 3 secondes, pas moyen non plus : t'en as qui filent à tire d'ailes-pattes comme si elles allaient décoller en parapente jusqu'au fin fond de l'enclos, à croire qu'elles ont rencard urgent, d'autres qui se jettent sur le tas de vieille litière, un bon paquet qui te caquètent de travers parce qu'il n'y a rien de neuf dans les mangeoires, et celles qui se ruent sur tout ce que tu touches ou déplaces... foulalahhh..., quelle bousculade !
Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas aux toilettes qu'elles se précipitent pour faire la queue ; de ce côté là, elles ne t'en veulent pas ! Par contre, t'as pas intérêt à venir avec tes souliers de bal !
Y'a quoi d'neuf ce matin dans les mangeoires les filles ? Rien encore ! L'exagère le nouveau !
Berny a dû leur apprendre les maths, mais modernes, tu sais le système duodécimal, en "base 12" si tu préfères.
Douze oeufs par jour : 12 en base 12 s'écrit 10, la preuve, ça remplit 1 boite et il reste 0 oeuf !
Soit en 12 jours, "une grosse" : 100 = 12² = 144 oeufs = 12 boites !
Tu crois qu'elles seraient fières ? Nan, elles vont les picorer !
Bon, soyons plus précis : 13 à la douzaine, tu connais ?
Depuis 3 jours que je m'y colle, elles en pondent 13 par jour, mais je ne compte pas le treizième et pour cause :
- soit il est minuscule à se demander s'il n'y a pas un pigeon pique-mangeoire qui se serait déguisé et introduit dans la basse-cour incognito,
- soit il est énorme et..., et..., et...,
... et je le mange à la coque !
Et quand je te dis que Berny leur a appris les maths, c'est pas que pondre et compter qu'elles savent faire !
Nan, pas que !
Elle rangent par ordre décroissant, par ordre croissant et maîtrisent la symbolique des signes :
- "... plus grand que..." (>),
- "... plus petit que... " (<).
Berny aussi sait compter ; pas toujours ses poules, mais les efforts de la journée dans son vaste jardin pentu.
Depuis "ma" terrasse
- Tu sais F6, la basse-cour, elle est en bas des trois étages de jardin, qui sont en bas de notre terrasse, qui est en bas de "chez toi". T'as un bout de route et 27 marches à descendre et à remonter, alors un conseil : tâche de rien oublier !
Tous vous connaissez Rocky Balboa, alias Sylvester Stallone. Si, si cherchez un peu..., les films Rocky, "Rocky 2 La revanche", "Rocky 3 L'oeil du tigre", Rocky 4, Rocky 5, même que sa poule à Rocky c'est Âdrienne, et pis qu'elle est morte et qu'il est triste et qu'il se laisse aller..., si, si vous connaissez.
Eh ben, Rocky Balboa, quand y veut remonter sur le ring, lui faut bien s'entraîner dur. Il fait tout, des coups, de la course, de la fonte, des coups, un tronc, de la course, de la corde, de la fonte mais le plus dur, tu sais ce que c'est le plus dur de l'entraînement de Rocky ?
Le plus dur de l'entraînement de Rocky Balboa, tu me crois si tu veux, eh ben le plus dur de l'entraînement de Rocky, c'est de courir après une poule dans la cour, si, si ! Et pis Rocky au début il est tout en nage, y y'arrive pas... Même que Rocky Balboa à la toute fin de son entraînement, un soir au crépuscule il l'attrape la poule, et de la brandir en l'air en chialant de sa voix grave et éraillée de Sylvester " j'l'ai eu, j'l'ai eu ! "... çà y est, maintenant Rocky est prêt, il peut monter sur le ring et casser la gueule au méchant Mason Dixon !
Depuis "ma" terrasse
Le soir à 20h15, après sa balade du jour, après avoir descendu et remonté 3 fois les 27 marches, le matin pour lâcher les poules, le tantôt pour ramasser les oeufs, le soir pour border les poules, 2 x 3 x 27 = 162, F6 est bien content qu'il n'en reste pas une à attraper, là-bas au fin fond de l'enclos !
Y viva la jubilación !
Y viva la jubilación !
© F6
13 septembre 2015
La suite 1 an plus tard en Novembre 2016, c'est là :
Le soir, quand tu descends fermer les poules à la nuit tombante, tout est calme. Tout le troupeau est là, rangé dans le cabanon sombre, seuls quelques derniers ajustements sur les perchoirs génèrent encore un peu de remue-ménage et de caquètements : - M'enfin, j'me tourne, pousse-toi un peu !
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