CHEYLADE... ("késako" ?)
Article importé - Jeudi 1er mars 2012 - en réponse à un article-devinette précédent, nommé "késako".
Il y a quelques jours, je proposais à votre sagacité cette photo.
Non ce n'est pas
- une vieille toile cirée,
- un jeu de mémory,
- l'entourage de faïence d'un poêle cantalien inspiré d'un alsacien,
- 1 kg de sucres à café de bistrot joliment empaquetés,
- un dessin de mon petit neveu.
Oui...
... c'est ici à CHEYLADE, dans la vallée de la PETITE RHUE, avant que celle-ci n'abonde le cours de la VERONNE peu après RIOM ès MONTAGNES. Toutes deux, PETITE RHUE et VERONNE, coulent des flancs du PUY MARY, et rejoindront la RHUE avant de se jeter dans la DORDOGNE à BORT LES ORGUES.
A CHEYLADE, l'église du XII ème siècle, unique dans la région et sans doute en France, occupe un promontoire au centre du village. Ses volumes sont particuliers, l'entrée se fait par côté, sous le clocher ; l'ensemble contraste avec les édifices religieux habituellement tout en longueur. Ici, on compte 3 voûtes qui, associées, offrent au culte une salle aussi longue que large.
L'édifice est repris au XV ème siècle après les guerres de religion et ses destructions. Plus tard, entre 1610 et 1614, des artisans-artistes italiens auraient réalisé ce décor fait de caissons de bois de chêne, rapportés sous la charpente, sur les voûtes.
Ces caissons, au nombre impressionnant de 1428 ou 1386 selon les sources, représentent griffons, chimères, symboles, fleurs colorées, bêtes familières, angelots, armoiries, dessins énigmatiques peints de teintes vives. L'axe longitudinal des voûtes semblerait bien être un axe de symétrie des dessins, mais cela ne se vérifie pas toujours.
Ces caissons colorés contrastent avec la pierre sombre et austère de l'édifice et les rares chapiteaux de colonnes inspirant plutôt la frayeur.
La patience du paroissien pendant les longs offices se nourrit très certainement de la contemplation des caissons, à moins qu'il ne trouve là compensation naïve et fleurie aux invectives et injonctions d'un prêcheur autoritaire.
F6 - décembre 2014
(article de mars 2012)