MORVAN : D'amitiés et de balades
Après une année de parenthèse nous avons renoué avec la pratique conviviale des week-ends qu'on nomme cyclos, mais qui sont plutôt pédestres en cette saison. Les dates sont retenues à l'avance, les organisations réparties entre nous.
ANOST en plein cœur du Morvan propose 3 gîtes. Nous découvrons cette année celui du hameau d'ATHEZ à quelques kilomètres du bourg.
L'hébergement est implanté dans l'école désaffectée. Bâtiment symétrique de deux classes, filles et garçons probablement, l'une est transformée en dortoir de 26 places dans des boxes de 4 lits, l'autre en salle de détente, en cette saison non chauffée donc inutilisée.
Les préaux à l'arrière du bâtiment ont été fermés, l'un complètement pour devenir cuisine et salle de restauration, l'autre partiellement accueille douches, lavabos et toilettes. La commune reste propriétaire et son site internet rend de très bons services à qui souhaite séjourner dans ce secteur : http://www.anost.fr/ . Le tarif de 8 euros par personne et par nuit est tout à fait correct. Il est probable que complet, cet hébergement devienne un peu exigu, mais c'est bien un gîte d'étape et non de séjour.
Nous serons 12 samedi, 14 dimanche. Arrivés vers 11h, le temps est gris, humide, frais. Nous partons marcher après repas et café.
La première boucle de 7 km fait le tour du Mont Athez à 564 m rejoignant le hameau de VELEE par les bois. L'eau court sur certaines portions de chemin transformées en petits torrents par la fonte de la neige encore récente.
Le passage est parfois périlleux, mais personne ne se retrouvera les fesses à l'eau.
Nous passerons 4 fois à VELEE, et bien que l'arrêt soit facultatif sur la ligne du Tacot d'AUTUN à CHÂTEAU-CHINON chaque passage sera l'occasion d'une pause. Cette ligne devrait devenir voie cyclable prolongeant celle de SANTENAY à NOLAY, puis AUTUN, et CHATEAU-CHINON. Le chemin à faire est encore long et nous ne le connaîtrons probablement pas de notre vivant de cyclotouristes.
Pause cocasse ici avec Marie Jeanne affublée par Evelyne la coquine d'un chapeau de cheminée.
Pause toilette quelques hectomètres plus loin.
Pause carcasse le lendemain matin devant la Vedette de VELEE.
Pause monument devant la mignonne petite chapelle (ici photographiée le 1er novembre).
De passage au hameau de SANCERAY, nous découvrirons la vue sur ANOST et le panorama de notre marche du lendemain.
Les circuits de marche proposés cet après midi forment deux boucles en 8 dont le centre est notre gîte du week-end. L'effectif fond de moitié à l'arrêt facultatif du tacot à ATHEZ, et notre petite troupe amoindrie mais courageuse, repart vers CORCELLES et LES BRENOTS pour 5 km de marche plus pentue.
CORCELLES tout en eau, atteste de la vocation de château d'eau d'un Morvan qui alimente les bassins de la LOIRE et de la SEINE.
Et l'eau qui cascade aujourd'hui sous ces ponts, la retrouverons-nous au HAVRE, ou bien à NANTES ?
Ici à CORCELLES, au XIXème siècle un entrepreneur de transports du nom de RAVIER possédait 60 paires de bœufs confiées aux charretiers qu'il embauchait pour de grands charrois forestiers ou bien de pierre de taille (Philippe BERTE-LANGEREAU - L'almanach du Morvan - 1979). Aujourd'hui, nous ne verrons que deux bœufs encore en pâture. Les hêtres autrefois plessés en haies gardaient les troupeaux, il n'en reste que des silhouettes fantasmagoriques...
Évocation de conditions météorologiques humides oblige, cette créature coassante métallique d'un beau gabarit !
Entre "Les Foux Simon" et "Les Gasserots", le chemin qui chante nous offre un "Concerto pour gouttelettes". Au gré des variations de la pente, le clapotis du ruisseau se fait plus aigu ou plus grave ; au fil des obstacles caillouteux, les noires se scindent en simples ou doubles croches. S'il ne s'était pas brusquement interrompu par une contre-pente après un petit kilomètre musical, nous aurions pu rejoindre ATHEZ au seul son de l'eau, mais la nuit arrivant c'est à la lampe frontale que nous retrouverons le gîte...
... le gîte et le verre de vin chaud préparé par Jean Claude. Fin d'après-midi culturelle et "cruelle" avec le Trivial de Monique et Yves...
... ou culinaire avec l'installation du repas. Champagne des 50 ans d'Yves, odeur de tartiflette de plus en plus aguichante, velouté de courge et châtaignes si velouté, fromage blanc si doux, si neigeux, festival de confitures d'été fruitées, concours de gâteau originaux... on s'est bien tenu à table ; vous vous en doutiez n'est-ce pas !
Non content d'avoir vu VELEE dans l'après midi, une autre petite troupe augmentée de Pauline repart voir VELEE la nuit. Alors que Marie-Claire reste au chaud corriger ses traditionnelles copies en bonne compagnie, lampe au front et vin chaud dans le sac à dos, nous passons sans le savoir très près des crocs acérés du vieux crocodile de la Corcelière. Vieux et repus, probable qu'il n'ait même pas entendu nos conversations, sourd comme un tronc !
La nuit offre un tout autre concert dans le dortoir, grincements de portes, craquements de sommiers sur fond de basse continue de ronflements ; chacun contribuant à son tour au ron-ron, personne ne s'en plaint !
"Quinté +" habituel à l'arrivée au petit déjeuner : Yves et Francis ex aequo, Pauline pas loin derrière, plus tard Marie Jeanne talonnée par Pierre. Largement le temps de dresser la table accueillante du petit déjeuner parfumé au pain grillé.
Les Panetones de courageuse Paulette et le pain grillé au four rassemblent notre gourmandise unanime au point que je remballerai les deux pauvres brioches industrielles. L'horaire de départ pour la longue boucle du jour fixé à 9h30 est sans doute mieux respecté que les heures de passage du tacot en 1900. Bernard et Catherine, encore sous le charme des illuminations de Lyon, nous ont rejoints, et nous partîmes 14 pour... VELEE !
Couvre-chefs obligatoires au départ pour cause de fraîcheur et d'humidité, au gré de l'orientation des vallées, de l'ensoleillement, de l'altitude, nous enlèverons ou abaisserons bandeaux, visières et oreillettes. Avec 14 marcheurs, des petits groupes changeants se forment. Alors que nous suivons le cours de la Corcelière, à l'avant on parle chaînes à neige, les trois suivants s'accordent sur la recette du poulet aux morilles, puis on rassemble les ingrédients du vin chaud, et là, à la traine, on s'écoute et s'encourage parler de nos parents âgés. Et moi naïvement, qui attire l'attention sur la formation géologique originale des roches de VELEE !
Peine perdue ; la prochaine fois, y'aura interro !
C'est le rayon de soleil et les couleurs éblouissantes des osiers qui viendront au secours du pédagogue ; ça y est, ils ont tous vu ! Puis d'autres petits groupes se reforment et le pas ralentit dans la côte qui conduit à DRONT. D'autres sujets de conversation apparaissent, les petits enfants, les chaussures de marche, les projets de vacances... interrompus par des découvertes lumineuses...
Garde-manger pour Gros-becs fins,
Moisissures étranges,
Décorations naturelles de saison...
Nous arrivons à DRONT au moment le plus chaud et lumineux de la journée pour résoudre l'énigme suivante :
"ici est propriétaire d'un étrange chapiteau le petit fils d'un homme universellement connu ; qui sont-ils ?"
Paulette piaffe d'impatience, elle qui connait la réponse en perd momentanément le souffle, mais souffle tout de même de solides indices :
Le petit fils se nomme James THIEREE artiste de cirque de renom,
... et son grand père Charlie CHAPLIN LE clown réaliste.
Le chemin est long et boueux jusqu'EN MOULU, creusé, raviné, formaté, taillé aux engins de débardage.
Nous passons là au point culminant de notre week end à 600 m d'altitude. La descente sur ANOST est humide et caillouteuse, les ruisseaux se croisent en s'ignorant superbement ; chacun son cours.
Malou en profite pour refaire une petite propreté à ses chaussures, juste histoire de ne pas arriver trop boueuses au restaurant.
Pour manger dehors en cette saison nous aurions au moins dû trouver tel abri et murets...
... nous avons préféré le confort et le menu du petit restaurant d'ANOST.
Après 9 km de marche en terrain humide, boueux et accidenté la pause confortable est appréciée, mais le redémarrage redouté !
Très pentus pour s'élever jusqu'au carrefour des PLACES, les premiers 500 m des 6 km de l'après midi permettront à chacun de retrouver son souffle.
Un pâle soleil fait quelques timides apparitions, le chemin est toujours semé d'énigmes...
Bravo à celui qui a su lancer ce pneu de tracteur en l'air et encercler ce bouquet d'arbres !
Semé d'énigmes, de bijoux naturels et éphémères...
de sites modestes et remarquables : ici le confluent de la Corcelière et du Corterin.
L'eau de la Corcelière cascadant de CORCELLES s'unit à son confluent au hameau VAUMIGNON à celle du Corterin dévalant d'ANOST pour devenir la Challoire puis aller grossir le cours de la Celle. Ces flots abonderont l'Arroux, et retrouveront la Loire près de DIGOIN arrivant déjà de très loin...
(correction, précisions apportées par Bernard préparant la "rando sur la voie du tacot à CORCELLES" le 12/08/2015 - voir lien vers le blog des "Randonneurs du mercredi" ci dessous)
Chacun de nous aura grossi de son apport un flot d'amitiés toutes simples qui nous conduit tout de même un peu abasourdi vers le gris du lundi.
(La semaine précédente, en reconnaissance sous la neige)
F6 - décembre 2010 - repris juin 2014
Au cœur du Parc Naturel Régional du Morvan, le lac des Settons est un lac artificiel de 367 ha. Ce circuit emprunte le chemin de ronde du lac en longeant les berges. Le sentier est équipé de passerelles en bois qui permettent de faciliter le passage des zones marécageuses et de découvrir l'écosystème du lac.
http://randonneursdumercredi.blogspot.fr