MORVAN : Vie aux vaches !
C'est l'article de ce jour d'Epamin', "fière d'être Bourguignonne, Morvandelle..." qui m'incite à importer une série MORVAN - aujourd'hui "Vie aux vaches".
" Du MORVAN, ne vient, ni bon vent, ni bonnes gens ".
Tant du côté maternel que paternel, j'ai des racines morvandelles. Le sens de cette phrase tombée dans mon oreille d'enfant, tournée et retournée au long de nombreux kilomètres de marche et de bicyclette dans cette région d'en France, reste encore énigmatique. Peut-être participe-t-elle aussi de l'intérêt que je trouve à errer là-haut ?
Du mauvais temps, c'est effectivement souvent le cas. Bien des automobilistes parisiens descendant en station de sport d'hiver ou sur la côte en été le vérifient chaque année. En juillet août, il n'est pas rare de voir les cheminées fumer et de 1948 à 1999 il a plu en moyenne 191 jours par an à CHÂTEAU-CHINON !
Mais les gens du Morvan, que leur reprocherait-on ? Affaire à élucider !
Ce territoire géologique granitique considéré comme une avant garde du MASSIF-CENTRAL a la particularité de concerner les 4 départements de la région BOURGOGNE en son centre. Chez tout bourguignon, il y a un petit peu de MORVAN : du jambon, des châtaignes, du miel, un lac, un sapin, des sabots, un pèlerinage, un musée, un parent, une chanson, une danse...
Je marchais encore aujourd'hui sur les sentiers d'ANOST, reconnaissant ceux que nous emprunterons lors d'un prochain week-end d'amis. Une fois de plus saisi par la beauté des paysages, mais également par les histoires qu'on sait, qu'on entend, qu'on apprend, qu'on suppose, je proposerai quelques brefs coups d'œil en MORVAN. Le premier porte sur l'élevage, demeuré l'activité agricole principale du MORVAN avec la sylviculture.
La ville de SAULIEU (21) arborait déjà une sculpture animalière. Il s'agit du taureau de François POMPON (1855-1933), natif d'ici. C’était bien avant l'ère des ronds points de nos architectes, urbanistes, paysagistes, ponctuant actuellement ainsi les entrées de nos villes.
Œuvre d'art déjà épurée, ce taureau semble encore statique par comparaison à l'impression de mouvement que suggère par la suite François POMPON dans son travail.
Depuis 2006, AUTUN (71) clôt d'un taureau d'acier la Promenade des Marbres entre Sous-Préfecture et Ecole militaire.
Dans le creux de sa boite crânienne, la bête d'acier offre le logis à quelques passereaux duveteux et effrontés, tout en surveillant d'un œil fixe les joueurs de pétanque. Elle est le fruit du travail du sculpteur belge domicilié dans le MORVAN : Peter MEYERS.
Comme un résumé historique, géographique, symbolique ou culturel d'un secteur, nombre de ronds points permettent aux automobilistes de savoir ce qu'ils pourraient voir par-ci, par là, si d'aventure ils prenaient le temps de faire halte.
Trois charolais de résine de polyester occupent le giratoire sortant d'AUTUN, s'engageant vers le HAUT MORVAN. La famille réunie est à l'échelle 1, à la fois réaliste et aux formes adoucies, encerclée d'entreprises ou de commerces de grandes surfaces.
Maman :
Papa :
Fiston qui voudrait s'échapper (la toute première fois que j'ai vu le bestiau, j'ai craint un instant de le retrouver sur mon capot) :
Mais l'original, hormis les étiquettes des oreilles, n'est-il pas plus charmant ?
La jeune charolaise pose, pas farouche, et curieuse... "ça serait pour un brushing, les ongles et les genoux s'il vous plaît !".
Et lui, là ! S'il faut vraiment s'en méfier, pourquoi seulement trois bouts de ficelle en guise de clôture ? Possible qu’à l'égard du promeneur, éventuel ramasseur de champignons, l'effet dissuasif de ce panonceau joliment calligraphié mais usagé soit suffisant... La bête n'est cependant pas très belliqueuse !
Pardon, je ne fais que passer...
Et dire qu'ils transforment l'herbe en muscles ! Avec si peu de culture physique, sinon celle d’aller et venir lentement d'un bout à l'autre du pré, ça leur prend des journées entières !
Ce 1er novembre je marcherai une douzaine de km sur le circuit des Galvachers, ainsi nommé en hommage aux paysans morvandiaux partant se louer avec leurs paires de bœufs au XIXème siècle. Le travail de halage le long des canaux, le débardage forestier, le transport de lourdes pierres de carrières pour la constructruction des immeubles des grands boulevards, pouvaient les occuper jusqu'à 6 mois de l'année.
ANOST abrite le musée des Galvachers et les prairies alentour de nombreux bœufs plus costauds que leurs aïeux ! Sélection, alimentation, soins ? La race d'origine est aujourd'hui éteinte, d'autres lui ont succédé. Si le muscle intéresse toujours, ce n'est que pour la viande et plus pour la force de travail, ou alors si peu, que ce n'est que folklore.
Et pourtant, en matière de débardage de bois, quels ravages monstrueux fait la mécanisation dans le MORVAN d'aujourd'hui !
Bien que largement majoritaires, l'élevage ne se limite pas aux bovidés. J'ai dormi sur le parking de la place d'ANOST et à 7h précises, la voisine a lâché ses oies. Toutes à la joie de retrouver grand air et verdure, elles n'ont heureusement cacardé que quelques minutes.
Plus tard, le long du CORTERIN, j'ai pu saluer les "MOUTONS JOLIS" fort polis de VAUMIGNON.
J'aurai ce soir suffisamment vu de moutons de vaches et d'oies, pour ne pas avoir à les compter. Aussi je m'endormirai songeant au dais doré à la feuille de hêtre, à la musique du pas régulier, sans même attendre le marchand de sable.
F6 - novembre 2010